La ferme modèle HiPP pour la diversité biologique
En 2009, HiPP a commencé à rechercher des méthodes ayant un effet positif sur la fertilité des sols et la biodiversité dans ses exploitations, en coopération avec des scientifiques et des associations de protection de la biodiversité. L'objectif est de faire de cette ferme biologique une ferme modèle de manière durable, respectueuse de la biodiversité et efficiente sur le plan agricole.
L'objectif est de montrer comment la durabilité et la protection de la diversité biologique peuvent être intégrées dans la vie agricole quotidienne et comment des améliorations peuvent être continuellement réalisées. À long terme, nous souhaitons fournir aux producteurs HiPP des conseils pragmatiques sur des mesures rentables, pour préserver la diversité biologique et ainsi augmenter le nombre de producteurs particulièrement respectueux de la biodiversité.
Des abris pour les animaux en voie de disparition
Un hôtel à insectes et un abri pour lézards des sables ont été conçus pour compenser le manque d'habitations naturelles pour ces animaux. Des nichoirs ont également été disposés autour de la ferme, car les trous naturels où les hiboux, les étourneaux, les hirondelles de fenêtre, les moineaux, les mésanges, les faucons ou encore les chauves-souris peuvent se réfugier manquent cruellement dans la nature.
Ce nichoir, fabriqué à partir d'un tronc d'arbre naturel, devrait offrir aux crécerelles ou aux chouettes hulottes un lieu de reproduction idéal. De nos jours, il est malheureusement courant de débarrasser les forêts du bois mort (lieu de nidification naturel pour de nombreux oiseaux). C'est pourquoi les nichoirs sont proposés sur notre ferme modèle comme alternative.
De nombreuses personnes pourraient vivre sans miel, mais pas sans abeilles. Ces insectes ne fournissent pas seulement du miel, mais surtout ils pollinisent les fleurs. Ce faisant, ils assurent l'existence des plantes et garantissent de bonnes récoltes aux agriculteurs. Sans ces animaux, la récolte de fruits serait menacée. Lorsque les abeilles meurent ou sont malades, cela nous affecte tous. C'est pourquoi HiPP s'implique également dans la préservation des habitats naturels des abeilles avec des projets de protection de la biodiversité. La ferme modèle HiPP abrite en ce moment six colonies d'abeilles, établies en réaction à l'effondrement dramatique des populations d'abeilles.
Un refuge pour les espèces menacées figurant sur la "liste rouge"
La vache brune est « en danger critique d'extinction » selon la liste rouge des espèces animales menacées. Dans la ferme modèle de HiPP pour une agriculture durable, cette race est élevée en adéquation avec les caractéristiques et les besoins spécifiques de l'espèce. Cette brune helvétique serait les descendants des bovins dits Torfrind, qui paissaient près des lacs, à la lisière des Alpes il y a plus de 2 000 ans.
En collaboration avec une association pour la protection de la biodiversité, divers projets de réintroduction sont menés sur la ferme modèle HiPP, par exemple pour réintroduire des animaux tels que la chouette effraie des clochers, le crapaud sonneur à ventre jaune, le poisson vairon ou encore la rainette.
La pie-grièche écorcheur est une espèce importante pour un écosystème en bonne santé. En raison de l'agriculture intensive, il y a moins de haies et de buissons qui constituent pourtant un habitat naturel pour les oiseaux. Cette pie fait ainsi désormais partie des espèces menacées. Cet oiseau rare est surtout connu pour piquer ses victimes sur des épines. Selon la croyance populaire, cette oiseau ramasserait toujours neuf insectes exactement avant de les manger. HiPP a créé de nouveaux habitats pour la pie-grièche écorcheur dans sa ferme modèle et, dans le cadre d'initiatives d'apprentissage, a mis en place des haies de bois mort (branches et brindilles) en bordure des champs pour favoriser sa nidification.
Parce qu'on peut à peine l'entendre ou le voir : le hibou grand-duc est l'un des animaux les plus menacés d'Europe, son plus grand ennemi étant l'homme. Les monocultures telles que les champs de maïs et de colza, ainsi que l’agroforesterie intensive privent le hibou grand-duc de son habitat naturel. La perte de son territoire s'accompagne d'un manque massif de nourriture. Un couple de hibou grand-duc vit aujourd'hui sur la ferme modèle de HiPP et élève sa progéniture. Grâce à l'agriculture biologique et extensive, les plantes de la ferme restent naturelles et exemptes de pesticides. La cour forme ainsi un habitat optimal pour ces oiseaux rares.
Créer de nouveaux écosystèmes
De nouveaux écosystèmes tels que des rangées d'arbres, des haies de protection (par exemple pour la pie-grièche écorcheur), des haies de bois mort, ou encore des bandes fleuries en bordure des champs et dans les prairies, ont été créés sur notre ferme modèle pour offrir des habitats aux reptiles, aux oiseaux, aux petits mammifères et autres insectes.
Le principe des haies de bois mort est de ne pas créer de nouvelles haies en les plantant, mais de les laisser se créer par le vent et la dispersion des graines. Les branches, les brindilles et les bâtons sont empilés comme un mur lâche, qui offre également une protection aux plantes en croissance. Les avantages de ces constructions sont, d'une part, les faibles coûts de construction et, d'autre part, le bois mort empilé en vrac offre un habitat à de nombreuses espèces rares.
Dans l'agriculture conventionnelle, les champs et les prairies sont plantés jusqu'à la lisière des forêts, pour un meilleur rendement. Pour favoriser la biodiversité et la durabilité, nous plantons chez HiPP des haies sauvages avec du bois mort et des fleurs sauvages indigènes. Ces haies offrent un lieu de vie aux animaux, protègent le bétail du vent et réduisent l'érosion du sol.
Trois éléments de l'agriculture durable à la ferme modèle HiPP :
- Une race ancienne dans le pâturage,
- Le bord du champ planté de bois mort,
- Et un abri naturel pour les animaux, avec par exemple une forêt de hêtres.
Améliorer la qualité des sols
En ce qui concerne l'amélioration de la fertilité des sols, différentes méthodes ont été expérimentées dans le cadre du projet de notre ferme modèle, par exemple l'utilisation de farine de roche pour lier l'ammoniac, la fertilisation par fumier solide et d'autres méthodes naturelles. Des mesures visant à favoriser la santé des animaux, comme l'utilisation de paille biologique comme litière, sont également utilisées.
De nombreuses influences affectent la qualité du sol, notamment en agriculture :
- L'étalement urbain.
- La pollution chimique issue de l'industrie et de l'agriculture avec des conséquences à long terme sur la santé et la productivité du sol.
- Le stress physique dû à un traitement inadéquat (machines lourdes et outils de travail du sol qui détruisent les complexes sensibles du sol, de sorte que l'utilisation accrue de produits chimiques est nécessaire pour maintenir la rentabilité).
- Une intervention de l'homme au mauvais moment.
- Une perte de substance organique et donc de capacité de rendement par l'utilisation par exemple d'une mauvaise rotation des cultures ou encore d'un mauvais traitement du sol.
- L'altération des eaux souterraines par une mauvaise utilisation des terres.
Notre devise :
"Un sol sain engendre une plante saine, qui nourrira un animal sain et des hommes sains", telle est notre devise chez HiPP, tout comme le principe de durabilité qui est important pour la préservation d'un sol sain.
Bon à savoir
- Un bon sol organique peut absorber et stocker 150 litres d'eau par jour.
- 56% des sols de l'Union Européenne sont "sans vie".
- Un bon sol organique peut stocker 575 à 700 kg de CO2 par an et par hectare.
- Les vers de terre sont très importants pour le sol, ils l'ameublissent et le fertilisent avec la substance organique (humus) qu'ils excrètent. Dans les terres agricoles biologiques, on compte 200 à 500 vers de terre par m², dans les terres agricoles conventionnelles 16 à 18 vers de terre par m².
- Un sol comptant 230 vers de terre par m², représente 2,5 tonnes de vers de terre par ha.
- Un sol avec 600 vers de terre par m² peut produire 80 tonnes d'humus par an et par ha (dans le meilleur des cas).
- Les tunnels des vers de terre descendent à 2 m de profondeur dans le sol. Un ver vit environ 10 ans dans un tunnel, si on le laisse en paix, et les tunnels restent encore 10 ans et sont utilisés par d'autres insectes et racines.