01.2023

Auteur Prof. J. Spranger; Département universitaire de pédiatrie de Mayence

La première étape dans les cas de jeunes enfants présentant des douleurs abdominales ou des troubles gastro-intestinaux non spécifiques est l'exclusion des causes plus graves comme une insuffisance cardiaque, une inflammation intestinale ou une intolérance alimentaire. Une fois qu'elles pourront être écartées, les cliniciens devront convaincre les parents que les douleurs abdominales n'ont pas de cause organique et disparaîtront spontanément au fil des années. Afin de réduire ce laps de temps, trois pédiatres finlandais ont examiné l'état d'un groupe sélectionné de 175 écoliers âgés de 5 à 10 ans après avoir présenté des douleurs abdominales chroniques récurrentes et une suspicion d'insuffisance cardiaque, qui avait été écartée après avoir subi une œsophagogastroduodénoscopie [1]. Pour cette étude rétrospective, les dossiers des patients du CHU, où les enfants ont été initialement pris en charge, ainsi que les registres nationaux des patients et des prescriptions ont été revus.

L'évaluation de ces dossiers médicaux a montré que 8 enfants (4 %) ont dû être traités à plusieurs reprises pour des troubles fonctionnels gastro-intestinaux persistants, dont 7 dus à une prédisposition neurologique au reflux (par exemple paralysie cérébrale). Les familles des enfants qui ne dépendaient plus d'un traitement hospitalier ou ambulatoire des affections gastro-intestinales ont reçu des questionnaires validés sur la santé et la qualité de vie des enfants. Un peu moins d'un tiers des familles contactées ont renvoyé les questionnaires. Environ la moitié d'entre eux, soit un sixième de la population de l'étude initiale, ont signalé des troubles gastro-intestinaux persistants chez leurs enfants. Cependant, ces plaintes n'ont pas affectées la qualité de vie des enfants, comme l'ont montré les réponses sur l'impact des plaintes sur la routine quotidienne des enfants.

Des mesures diététiques telles que des régimes sans gluten, sans lactose ou sans produits laitiers avaient été introduites par 21 familles sans preuve médicale sous-jacente d'hypersensibilité. Aucune mention d'examens ou de prescriptions correspondants n'a été relevée ni dans les dossiers médicaux ni dans les registres nationaux.